Garantir l’accessibilité des transports publics

Malgré les normes légales et l’engagement de diverses associations, les transports publics représentent souvent un défi pour les personnes âgées. L’ATE organise un séminaire pour évoquer les enjeux et les solutions.

Pour une personne âgée dont la mobilité décline, emprunter les transports publics n’est pas une promenade de santé. Depuis plus de 20 ans, l’ATE s’investit pour favoriser la mobilité des personnes vulnérables dont les besoins sont souvent négligés dans la conception de l’espace public et des infrastructures de transports. Dans le cadre de sa campagne «mobilité senior», l’ATE organise le 6 juin prochain un séminaire consacré à l’accessibilité des transports publics pour les personnes âgées (voir encadré).

Beaucoup d’obstacles à la mobilité des seniors dans les transports publics ont pourtant été éliminés ces dernières années sous l’impulsion de la LHand (loi sur l’égalité pour les personnes handicapées). Malgré une mise en œuvre de la loi encore lacunaire, il est plus aisé aujourd’hui pour une personne âgée d’entrer dans un bus avec son rollator grâce aux planchers surbaissés et aux boutons-poussoirs prolongeant l’ouverture des portes. Les informations sont aussi généralement conçues pour répondre aux besoins de personnes souffrant de déficits auditifs ou visuels.

Renforcer l’attrait

Malgré ces avancées, de nombreux obstacles persistent, dont beaucoup échappent d’ailleurs aux exigences de la LHand. Aucune norme légale n’impose, par exemple, de doter un arrêt de transports publics d’un banc alors qu’il s’agit-là d’un élément fondamental pour permettre à une personne diminuée physiquement d’attendre son bus sereinement. Bien d’autres éléments encore influent sur la pénibilité que peuvent ressentir les seniors dans les transports publics:  distance trop longue à parcourir jusqu’à l’arrêt, temps de correspondance trop court pour rejoindre le bon quai, fréquence de desserte trop faible dans les zones périphériques, etc.

Favoriser le report modal de l’automobile vers les transports publics a du sens, non seulement parce que la génération actuelle de seniors est plus attachée à la voiture que les générations qui lui ont précédé. Mais aussi parce que l’arrêt de la conduite – qui guette tôt ou tard les personnes âgées – peut être un facteur d’isolement social si aucune alternative commode n’est disponible, ou si les personnes n’ont pas appris à se familiariser avec les transports publics à l’avance.  Le séminaire du 6 juin abordera donc aussi la question des mesures incitatives – dont la gratuité – qui peuvent potentiellement encourager le report modal des seniors.

Fracture numérique   

Un autre défi de la mobilité des seniors en transports publics concerne la disparition progressive des billets analogiques au profit de l’achat de titres de transport sur les plateformes numériques. Certes, les seniors d’aujourd’hui sont de plus en plus à l’aise pour utiliser internet mais une fracture numérique subsiste chez celles et ceux qui n’ont pas de smartphone, ne savent pas ou ne souhaitent pas utiliser les applications numériques.

Le passage au tout numérique est donc une question sensible qui menace de reléguer les personnes non-connectées en passager·ères de deuxième zone. Aujourd’hui déjà, l’achat de billets de train à prix dégriffés n’est possible qu’en ligne ou sur application mobile et le projet de tarification myRide de l’Alliance Swiss Pass – auquel s’est opposée l’ATE – pourrait accentuer ces iniquités.  

Face à ces problématiques, on peut compter sur la mobilisation des associations de seniors qui s’élèvent contre la disparition des guichets et des distributeurs en rappelant les réalités du terrain. Le cours «être et rester mobile» organisé par l’ATE dans les cantons de Genève et Vaud (et bientôt de Fribourg, Jura et Neuchâtel) aborde par ailleurs l’utilisation des applications des transports publics locaux et des CFF.

ATE 2024 - Déclaration de confidentialité - Mentions légales - Design et développement EtienneEtienne